Village de Bourgvilain 71520 Saône et Loire |
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CHATEAU
ans un site un peu désert, sur un petit plateau que forme
le revers septentrional de la colline de Bourgogne, s’élève l'ancien château
de Corcelles. Les bâtiments de forme assez irrégulière et encore, en partie,
ceints (1899) de leurs anciens fossés se développent autour d'une cour carrée.
La teinte grise de leur haute toiture et leurs sombres murailles, dont l'épaisseur
varie entre 0,85 m. et 1,40 m. donnent encore l'aspect de la vieille demeure féodale.
l'orient se
trouve l'ancienne basse-cour, entourée de constructions que flanquent deux
petites tours rondes, de défense, percées de meurtrières. Les trois arcades
en ogive de l'aile orientale et les deux petites ouvertures surmontées de l'arc
en accolade, placées, l'une, dans l'aile du nord, l'autre dans la grosse tour
d'angle, du sud-ouest, semblent marquer l'ogive du XVème siècle. Au
rez-de-chaussée de cette aile du nord se voient aussi de grandes croisées
grillées, dont l'encadrement en pierre de taille, de forme rectangulaire, est
orné de riches moulures. Le tout a été aménagé en bâtiments d'habitation
et d'exploitation que se partagent deux propriétaires, MM. Martinot et Guichard.
. Alix, ancien curé de Bourgvilain, publiant quelques notes
historiques sur ce village, dans l'Annuaire de Saône-et-Loire de 1862,
parle de la découverte, en 1859, au lieu dit La Tollée, d'une cinquantaine de
tombes, formées de pierres granitiques, posées à sec, et dont le lit et la
couverture se composaient de pierres plates non travaillées. Comme parmi tous
les restes humains que renfermaient ces tombeaux il ne s'est pas trouvé un
squelette de femme ou d'enfant, et que leur emplacement sur un plateau élevé
et désert est distant de plus d'un kilomètre du clocher de la paroisse, il ne
peut être question, dit-il, d'un ancien cimetière; il croit donc y voir les
restes d'un champ de bataille. Les noms de Bourgogne et de Bataille, donnés à
deux écarts de Bourgvilain, pourraient ne pas être étrangers à ce fait. En
tout cas, cette action de guerre ne saurait être, ajoute-t-il, antérieure au
XVème siècle, attendu que la poterie trouvée dans les tombeaux était vernissée
et que ce genre, qui vient d'Italie et d'Espagne, n'a commencé à se répandre
en France que vers cette époque.
es luttes remonteraient donc aux années 1423 à 1430,
période de guerre où les Armagnacs et les Bourguignons, ainsi que des
partis de Lombards et d'Anglais, leurs alliés, sillonnaient notre territoire.
Les deux ou trois brefs récits qui nous sont parvenus sur ces faits énumèrent
incomplètement les petites forteresses qui furent alors occupées. Le château
de Corcelles, déjà existant avec ses épaisses murailles, flanquées de tours
et ceintes de fossés, a bien pu, en attirant l'ennemi, occasionner un fort
engagement dans son voisinage.
ans un procès-verbal de visite des bâtiments occupés par
le fermier, en 1715, on lit le
portail du donjon du château, qui est en bois de chêne, a deux serrures, un
verrou et un courant avec un marteau en bon état. - La porte de la prison a un
bon volet doublé en chêne. - Au charbonnier est un saloir en pierre de taille,
propre à mettre quatre lards; il a sa couverture en bois qui ferme au moyen
d'une barre de fer, avec un cadenas à deux ressorts.
A la voûte du fermoir est attaché “ un grand tourtier pour mettre le
pain (1). Un inventaire des effets du château
dressé le 7 nivôse an II ( 22 décembre 1793) fait mention d'une
salle à manger et de six chambres, le tout garni d'un assez pauvre mobilier qui
n'est estimé que 139 livres. Une de ces chambres est dite chambre des
servis, une autre est “ vulgairement dite chambre des chiens ”. Dans un
autre se trouve “ un coffre avec beaucoup de vieux papiers inutils ”. Le 18
prairial an II (6 juin 1794), la vente des meubles (dont trente-cinq fauteuils)
et autres objets mobiliers divers produit 2.535 livres (l'assignat avait
déjà perdu plus de 6o % de sa valeur nominale). I.
Archives de Saône-et-Loire.
Fonds des notaires, minute de Me Quiclet, 30 avril 1755.
e château avait une chapelle dotée par les seigneurs de
l'Aube d'une fondation de 40 sols en 1668 (1). Lors
de l'inventaire de 1715 elle renferme deux bancs en bois de chêne avec
deux prie-Dieu. Sur l'autel se trouvent un crucifix et deux chandeliers de
cuivre. La couverture et le devant de cet autel sont “ de cadis rouge, avec
des galons d'or faux ”. Comme ornements cette chapelle possède une chasuble,
une aube, une couverture de calice, et comme décoration, deux carreaux de
tapisserie et quatre tableaux. Au mois de décembre 1793, le mobilier
est encore plus modeste : Deux chandeliers en bois peint, quatre pots de
fleurs en faïence, un vieux cadre en bois, une clochette en bronze,
“ plus un peu de mobilier déposé chez le sieur
Déroche, ci-devant curé de Bourgvilain ”. Donnons aussi quelques mots de l'état du
jardin en 1715 : “ Le jardin est bien clos, une partie de haies vives
et le reste de murailles. Il est semé, planté ou garni d’artichaut,
asperges, choux, oignons, échalotes, rocamboles, pois, blettes et autres menus
herbages, ayant trois carrés garnis en turquie ou blé jaune 1
Ibid. GG. 44. bsp;
Ibid.
GG. 44.
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