Village de Bourgvilain 71520 Saône et Loire |
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LA SEIGNEURIE
a terre de Corcelles est
toujours mentionnée comme simple seigneurie jusqu’en l'année 1642, où, dans
une sentence du bailliage de Mâcon, Laurent de Laube est qualifié seigneur,
baron de Corcelles ( I ). Donnant quatre ans après,
en 1646, le dénombrement de sa terre à la Chambre des Comptes de Dijon, il ne
se dit point baron mais seigneur de Corcelles. Néanmoins à partir de cette époque,
dans tous les actes de même que dans le dénombrement de 1684, Corcelles figure
toujours comme baronnie. Trois de ses
dénombrements nous sont parvenus, l'un date de 1646, un autre de 1684 et un
troisième de 1728. Les deux premiers forment un exposé fort succinct, le
dernier, donné par André-Emmanuel de Laube, entrant au contraire dans une
description détaillée de tous les droits et de toutes les redevances de la
terre, nous allons le reproduire en grande partie ( 2) La baronnie,
y est-il dit, comprend le château et maison seigneuriale consistant en trois
corps de logis, quatre tours rondes, cour, basse-cour, grange, écuries, fossés
autour, verger et jardin, joints ensemble, de la contenance de deux panneaux.
Ladite baronnie appartient audit seigneur en toute justice haute, moyenne et
basse, avec pouvoir d'instituer et destituer les officiers pour l'exercice de
la justice. Plus cinq
villages dépendant de ladite baronnie qui sont : les Meuriers, Bourgvilain,
Montval, Montangerand et Chavannes, dont tous les habitants dudit lieu doivent
audit seigneur, chacun an, quatre corvées, outre les cens et rentes qui sont dûs
par les habitants et autres de même que par ceux des paroisses de Berzé-le-Châtel,
Saint-Point, Sologny où ledit seigneur a environ soixante justiciables dans
ladite dépendance de la baronnie. Les lods se payent à raison de 10 sols par
livre, lesdites rentes peuvent valoir environ 6oo livres par commune année. Plus un dîme
appelé Couteau qui se lève dans la paroisse dudit Bourgvilain et autres
voisines, dans laquelle étendue de dîme nul curé n'a droit de percevoir les
novalles ( 3 ) et qui peut valoir, tous les ans, 100 livres. Plus il y a
quatre bois et taillis appelés : La Naye-Fresy, Burdin, Rosset et Tuilerie,
dont ledit seigneur ne tire que son usage n'en ayant jamais vendu et n 'étant
pas en état de l'être. Plus il y a
trois domaines anciens qui sont celui
du château, dont le dernier bail à ferme fait à Claude Michelet est de 420
livres par an, depuis il a été en grangeage ce qui fait qu'on en tire par an
environ 600 livres. Celui de
Rosset est amodié 180 livres annuellement à Claude Delaye; celui de la
Tuilerie est aussi amodié pour le prix de 144 livres, six poulets et six
livres de beurre.
Plus il y a un domaine appelé Montval, joint par acquisition à ladite
terre de Corcelles, les bâtiments et fonds y payent servis et comme il n'a
jamais été donné en dénombrement, appartenant pour lors à un
particulier l'on ne pense pas qu'il y soit sujet, mais, pour ne rien faire de
mal à propos on ne laisse pas d'en mettre le prix de la ferme qui est de 324
livres De même un moulin et quelques
fonds en dépendant, par ledit seigneur nouvellement acquis 1
Archives
de Saône-et-Loire. B. 1113 2
Archives
de la Côte-d'Or. B. 10, 9...
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Les novalles étaient des terres fraîchement défrichées. et aussi de la même nature qu'il est
dit ci-dessus concernant le domaine de Montval, lesquels dépendent absolument
du terrier de Corcelles. Lesdits moulins et fonds pourront rendre par an 140
livres lorsque les réparations y seront faites. Les domaines de Pierreclos et
des Meurriers, compris aux ci-devant dénombrements, ne sont plus au baron de
Corcelles, l'un a été vendu à M. de Pierreclos, l'autre aliéné à plusieurs
particuliers. Plus appartient audit seigneur le
pouvoir de chasser, dans toute l'étendue de la terre de Berzé-le-Châtel, hors
dans la garenne, dans les terres de Bestoras, de Soresme et du Grand Juchet. Dans le bail
à ferme du château, passé le 30 avril I715 après la stipulation du
prix et autres conditions, on lit Lorsque
ledit seigneur et la seigneure voudront rester au château dudit Corcelles, le
preneur sera tenu de leur fournir les pigeons dont ils auront besoin, à raison
de cinq sols la paire, ainsi que du foin pour leurs chevaux, sans aucun
payement. Il devra encore nourrir, environ quinze jours de chaque année, les
ouvriers que ledit seigneur emploiera pour les réparations du château et des bâtiments.
Puis un peu plus loin : A l'égard de la semence des terres elle est de deux ânées
quinze mesures de froment, onze ânées et onze mesures de seigle, huit mesures
et trois coupes de fève, sept mesures de pois, six mesures d'orge, trois
mesures de pesettes, trois coupons de “ favielles ”, onze mesures
de chanvre et une mesure de haricots blancs ( 1 ) En 1689, Philibert-Hubert de
Laube, en procès avec ses sujets, relativement à des droits de corvées, déclarait
en justice qu'ils lui en devaient quatre par an, toutes bien inscrites dans ses
terriers : la première pour faucher et charrier ses foins; la seconde pour
semer les tremois et les sercler ; la troisième pour biner les terres et
semer les blés; la quatrième pour charrier les bois nécessaires pour le
chauffage ( 2 ). Un titre du 6 fructidor an II (23 août 1794)
nous apprend qu'en échange de ces redevances en corvées le seigneur avait
accordé à tous les habitants, censitaires de la baronnie, le droit de
prendre du bois pour leur usage dans sa forêt de Bardin. 1 Archives de
Saône-et-Loire. Fonds des notaires, minute de Me Quiclet, 1715. 2
Archives de Saône-et-Loire. B.
1288. Archives de Saône-et-Loire. B. 1288.
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